À Rennes, le parc du Thabor se visite en toute saison
Une abbaye fut fondée sur cette ancienne nécropole gallo-romaine
Les moines s'installèrent à une époque reculée au point culminant de la ville sur le site d’une ancienne nécropole gallo-romaine. Ils donnèrent à ce lieu le nom de Mont Thabor en référence au lieu éponyme de transfiguration du Christ au sud de la Galilée.
Saint Melaine, qui fut évêque de Rennes au 6e siècle, y fonda une abbaye. Les moines aménagèrent les jardins et les vergers sur une surface de 10 hectares équivalente à la taille actuelle du parc du Thabor. Ils y construisirent également en périphérie des fermes au niveau de l’actuelle rue de la Palestine. L’abbaye attira la convoitise des Vikings qui volèrent ses trésors.
C’est seulement au milieu du 18e siècle que les moines acceptèrent d’ouvrir les portes du Thabor et de ces jardins magnifiques mais, dans un premier temps, uniquement aux hommes. Lors de la Révolution française, les révolutionnaires saisirent les biens du clergé et l’abbaye et les jardins devinrent la propriété de la ville.
Au 19e siècle, le parc du Thabor fut ouvert à tous mais il ne possédait pas encore le statut de jardin public. C’est à cette époque qu’il accueillit le jardin botanique qui servit de lieu d’études aux étudiants en botanique et aux élèves de la faculté de médecine. Les vergers étaient encore exploités mais c’était avant tout un jardin scientifique où des professeurs renommés travaillaient à classer diverses espèces et essences.
Les jardins furent aménagés dans leur forme actuelle au milieu du Second Empire par Denis Bühler à la demande de la ville.
Lors de son exil en Angleterre, Napoléon III fut impressionné par les jardins anglais et, dès son arrivée au pouvoir, il décida de faire créer des grands espaces verts dans les principales villes de France. Cette volonté rencontra la mode hygiéniste et l’envie de profiter de l’air pur pendant les promenades.
La ville construisit au Thabor des jardins à la française et à l’anglaise qui vinrent s’ajouter au jardin botanique.
Le parc et les jardins du Thabor s’organisaient désormais autour d’une grande prairie centrale avec un jardin à l’anglaise, des serres et des jardins à la française, le Carré Duguesclin, un boulingrin (jeu de boules venu d’Angleterre) et à l’extrémité une roseraie et le jardin botanique.
Vers la fin du 19e siècle, des décors furent ajoutés dans le parc, notamment dans les jardins à la française où des sculptures d’inspiration classique de Charles Lenoir et de ses élèves furent installées.
Au cours du 20e siècle, le parc continua de s’enrichir avec la création du jardin des Catherinettes sur l’emplacement d’une ancienne congrégation religieuse, la remise en eau des systèmes de fontaines et des cascades et la création d’un kiosque à musique et d’une volière tels que l’avaient pensé les frères Bühler à l’époque.
Un parc qui est ouvert toute l’année
Le Thabor est une étape indispensable lorsque l’on visite Rennes. Si la meilleure saison pour profiter des plantes et des fleurs est incontestablement le printemps et l’été, des festivals, des concerts, des expositions et des animations s’y déroulent tout au long de l’année. Les enfants peuvent profiter des jeux en plein air et d’un manège à proximité du bar-restaurant dont la terrasse très agréable donne sur le parc.
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